You should write about something you understand. Don't try to write about yourself.


Ce n'est pas parce qu'on sait que quelque chose va arriver que la chute est moins douloureuse. Alors quand tu viens tranquillement, avec ce petit ton de reproche, m'expliquer que j'ai tort, je ne suis pas surprise, mais je tombe quand même de haut. Quand tu prends ton air triste pour me dire que je "ne devrais pas être rancunière", je m'arrête. Puis quand tu ajoutes, "je ne comprends pas, c'est la famille", je manque de m'étouffer. Enfin, quand tu finis sur un "qu'est-ce qu'il a jamais fait de mal?", quelque chose se casse, au fond de moi. Je ne suis pas du genre sentimentale en public, mais j'ai sincèrement eu l'impression, ce jour-là, que quelque chose était mort à l'intérieur. Tout en continuant à dire que tu n'étais du côté de personne, tu l'as défendu. Lui. Contre moi. Il ne mérite pas ce que je lui fait? Son comportement est irréprochable depuis toujours? Certes. Alors je mérite une putain de médaille d'honneur pour mon propre comportement. J'ai pleuré de rage, devant toi. Puis quand on a essayé de prendre ma défense, tu as coupé court, tu t'es fermé. Je ne comprends pas comment, à ton âge, on peut croire que ne pas parler de ce genre de situation, ne pas terminer une dispute, faire comme si elle n'existait pas, suffit à arranger les choses. Tu es tellement à côté de la plaque. Les situations pourrissent. Certaines choses s'aggravent quand on ne fait rien. Regarde, ça fait plus d'une semaine, et je t'en veux comme jamais. Déjà, je ne te demandais rien. Juste de la fermer, juste de ne pas t'en mêler. Ensuite, je ne suis pas dans le symbole, mais quand même, faire ça le jour de mon anniversaire... Encore mieux, celui qu'on fête enfin en famille pour la première fois depuis au moins 3 ans, après une année éprouvante à cause des études et alors qu'on ne s'est pas vus depuis 4 mois. Donc oui, j'ai eu 23 ans le 26. L'année dernière je ne l'ai pas fêté, je suis restée seule à réviser chez moi. Et pourtant, c'était réellement moins triste.

Merci, papa.


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Lundi 4 mai 2015 à 17:22


J'aimerais bien que quelqu'un prenne la relève. J'aimerais bien qu'on dise de moi que je me laisse marcher sur les pieds. J'aimerais bien être de celle que l'on défend parce qu'elle est incapable de le faire elle-même. Mais non. Je suis la caractérielle de la famille. Je suis la rancunière. Je suis la forte, la susceptible. Mieux, je suis l'intransigeante. Je suis celle qui va trop loin, qui prend tout trop à  coeur. Je suis celle qui se prend en main seule, qui va vite, trop vite. Je suis indépendante aussi. Mais oui, je suis celle qui juge. Je pourrais faire un effort, il faut savoir passer à autre chose; mais non, parce qu'en plus, je suis butée. Je suis celle qui n'a pas besoin d'aide, qui n'a pas à  se plaindre, à  qui on répond "on sait bien que tu t'en sors toujours" quand elle s'inquiète, en haussant vaguement les épaules. Surtout, je suis la donneuse de leçon. Peut-être. Je veux bien admettre que je ne supporte pas l'impunité. Je veux bien admettre que ma vision de la famille est particulière dans le sens où elle ne confère aucune impunité. Un mauvais comportement de quelqu'un qui fait partie de mon cercle familial proche est doublement condamnable. Alors oui, je suis tout à  fait capable de couper court à une relation, même dans ce cas. Alors oui, j'ai mauvais caractère. Mais si personne d'autre ne réagit, est-ce que j'ai le choix? On va se contenter d'un froncement de sourcil et oublier, à chaque fois? On ne va rien dire, on ne va pas expliquer que c'est mal et que ce n'est pas respectueux? On ne va pas prendre la défense de l'un d'entre nous pour éviter le conflit? On va laisser faire, fermer les yeux? Oui, mais non. Parce que moi, je me souviens d'avant. Je me rappelle quand tu me demandais de te raconter des histoires alors que tu n'en avais plus l'âge; je me rappelle l'habitude que tu avais d'enrouler mes cheveux autour de ton doigt alors que ça me rendait folle; je me rappelle aussi de toutes les fois où je rentrais après plusieurs semaines et que tu te jetais dans mes bras, sans vouloir me lâcher; je me rappelle de ta première peine de coeur et de toutes les fois où tu m'as appelée à 2h du matin, bourré, en pleurant; je me rappelle quand tu me demandais conseil; je me souviens de la fois où tu as dépensé toute ta paye pour nous offrir des cadeaux ; je me rappelle de cette photo de toi en tenue de travail et de tes yeux ce jour là . Mais je n'ai pas oublié le reste non plus. Les propos racistes, homophobes. L'alcool. La drogue. L'indifférence, le mépris. L'hypocrisie parfois. Je n'oublie pas cette façon que tu as de vouloir te mettre en avant, à notre place. Ce côté vénal et superficiel. Cette façon que tu as de t'écouter parler alors que tu écoutais si bien les autres. Je n'oublie pas que tu méprises la moitié de ta famille, et que c'est à moi de les défendre. Je n'oublie pas la façon dont tu as traité papa. Celle dont tu traites maman surtout. Je n'oublie surtout pas cette nuit là . Je n'oublie pas tes insultes, tes cris et ton égoïsme. Je ne peux pas oublier ton comportement, le lendemain. Ta façon de me laisser partir alors que tu aurais du t'excuser; cette indifférence glaciale, alors que tu aurais simplement du avoir trop honte pour me regarder dans les yeux. Alors depuis, c'est silence radio. Je t'ai laissé du temps pour t'expliquer, mais encore une fois, tu agis comme si tu étais la victime. Alors quand F. me dit "Tu as raison, mais moi je suis incapable de lui en vouloir longtemps", quand P. me dit "Je ne sais pas ce qu'il a, ça va passer, n'en parlons pas" et qu'il ajoute "Tu comprends bien que c'est difficile pour moi, je ne peux pas me mettre entre vous deux, je ne peux pas choisir un camp", c'est énervant. C'est même blessant, parce que je me retrouve encore seule à lutter contre cette idée d'impunité. C'est jamais grave, ce que tu fais; et puis oh, ce n'est pas comme si tu blessais toute ta famille après tout. Donc moi je suis là , à t'en vouloir, encore et encore. Parce que si je ne le fais pas, personne ne le fera. Et tu ne comprendras pas qu'il faut que tu changes avant de perdre tout le monde. Tu dois me perdre, pour comprendre que c'est possible. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de retour en arrière dans ma tête de fille rancunière. Tu es allé trop loin et pour te répondre, je vais aussi aller trop loin. C'est plus douloureux que d'habitude parce que tu es mon petit frère et que depuis cette nuit là, je suis incapable de te voir comme ça. Je hais ce que tu es devenu. Trop tard.

Alors non, je ne répondrai pas à ce putain de téléphone.

 
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Dimanche 5 avril 2015 à 22:15


Je reviens.


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Pour la millionième fois.

Lundi 16 mars 2015 à 15:10

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